Quand je me suis rendu compte de la gravité de la situation, je suis d’abord passée par des sentiments de colère, de honte, d’incompréhension. Puis, je me suis sentie coupable. Qu’est-ce que j’avais raté dans mon rôle d’éducatrice n’avais-je pas montré mon amour ou au contraire avais-je été une mère trop protectrice ? Impossible de penser à autre chose, travailler, sortir, recevoir ses amis, tout devenait une corvée. Je sombrais avec ma fille.
J’ai poussé la porte des “Al-Anon”.
A la première réunion, la lecture des différentes Etapes et Traditions m’a quelque peu déconcerté. Mais l’accueil si chaleureux des personnes présentes, l’écoute, le partage des mêmes préoccupations, la profonde amitié qui naît au fil des séances, m’ont libérée du désespoir.
J’apprends que l’alcoolisme est une maladie contre laquelle on est impuissant, que c’est moi qui dois changer d’attitude, retrouver une tranquillité d’esprit et une certaine joie de vivre.
Comme pour le malade alcoolique, je sais que le chemin vers la guérison sera long et difficile mais que chacun y parviendra.
Jacqueline