Enfants, parents, conjoints, amis : la maladie de l’alcoolisme affecte grandement l’entourage

On estime que pour chaque personne qui boit excessivement, cinq autres personnes souffrent. Toutes croient qu’elles peuvent aider l’alcoolique. Elles peuvent même se sentir responsables de sa consommation et s’en culpabiliser. Elles rencontrent toutes sortes de difficultés liées à la vie auprès d’une personne alcoolique.

Les membres de l’association Al-Anon et Alateen Groupes Familiaux connaissent bien le problème, puisqu’ils y sont ou y ont été eux-mêmes confrontés. Ils vous apportent de l’espoir et du soutien au cours des réunions Al-Anon, pour vous aider à briser le cercle vicieux.

Ce besoin compulsif de boire affecte le buveur, mais aussi ses relations

Son travail, ses amitiés, ses amours, son mariage, son rôle d’enfant ou de parent : rien n’échappe aux conséquences de l’alcoolisme. L’alcoolisme est un mal familial. Les personnes qui sont le plus profondément atteintes par le comportement d’une autre personne sont celles qui lui sont le plus attachées.

Elles réagissent au comportement de l’alcoolique. Elles constatent que sa consommation d’alcool est devenue disproportionnée et essaient de la contrôler en comptant les verres, en jetant les boissons dans l’évier, en fouillant la maison à la recherche de bouteilles cachées…Toute leur attention est concentrée sur ce que l’alcoolique fait ou ne fait pas, et sur les moyens de l’arrêter de boire.

C’est là leur obsession.

Il est pénible de voir un être humain se détruire lentement par l’alcool

Alors que l’alcoolique ne semble pas se préoccuper de ses factures, de son emploi, de ses enfants, de sa santé, ses proches commencent à s’inquiéter. Ils font l’erreur de le protéger. Ils règlent tout à sa place, lui trouvent des excuses et font de pieux mensonges pour sauver des relations qui se détériorent. Ils sont parfois face à des comportements impulsifs, de la violence verbale ou physique, des comportements à risque, des menaces de suicide ou des passages à l’acte. Leur inquiétude ne fait qu’augmenter et leurs émotions deviennent parfois difficiles à gérer, jusqu’à avoir des problèmes dans les autres aspects de leur vie quotidienne.

C’est là leur anxiété.

Tôt ou tard, la conduite de l’alcoolique finit par irriter ceux qui l’entourent

Ils se rendent compte que l’alcoolique ne respecte pas ses engagements, ne prend pas ses responsabilités, qu’il ment, qu’il les manipule. Ils commencent à avoir l’impression que l’alcoolique ne les aime pas, et ils veulent lui rendre la pareille : le punir, lui faire ressentir les souffrances et les frustrations causées par sa propension incontrôlable à boire.

C’est là leur colère.

Les proches de l’alcoolique commencent alors à jouer la comédie

Dans une forme de déni, ils acceptent ses promesses. Ils croient - ou veulent croire - que le problème n’existe plus chaque fois que le buveur connaît une période d’abstinence. Ils nient ce changement de personnalité provoqué par l’abus d’une substance, et n’imaginent pas que leur proche puisse leur mentir à ce sujet.

 

C’est là leur négation.

Ils croient qu’il y a quelque chose qu’ils ont mal fait, ou qu’ils auraient dû faire

Il est probable que le tort le plus grave causé à ceux qui ont eu à passer une partie de leur vie auprès d’une personne alcoolique soit cette impression persistante d’être toujours en défaut d’une manière ou d’une autre : ils n’ont pas été à la hauteur de la situation, ils n’ont pas été assez persuasifs, ils n’ont pas été assez intelligents pour régler ce problème et sauver l’être cher.

 

 

C'est là leur sentiment de culpabilité.

Trouver de l’aide quand on croit qu’une amélioration est devenue impossible

"Nous, qui nous sommes tournés vers Al-Anon, l’avons souvent fait en désespoir de cause, incapables de croire en la possibilité d’un changement, incapables de continuer comme par le passé.

Nous venons tous à Al-Anon parce que, ce que nous désirons, ce dont nous avons besoin, c’est de l’aide. Bien que nous ayons été poussés vers Al-Anon par le comportement d’un ami, d’un conjoint ou d’une conjointe, d’un enfant, d’un frère, d’une sœur ou d’un parent alcoolique, nous avons bientôt découvert que nous devions modifier notre façon de penser avant d’être capables d’aborder d’une manière nouvelle et avec succès le problème de la vie.

C’est dans Al-Anon que nous apprenons à faire face à notre obsession, notre anxiété, notre colère, notre négation et nos sentiments de culpabilité. C’est dans la fraternité que nous nous libérons du fardeau de nos émotions en partageant notre expérience, notre force et notre espoir.

Au cours des réunions, nous en arrivons peu à peu à comprendre qu’une grande partie de notre malaise provient de nos attitudes.

Nous essayons de changer ces attitudes, nous prenons conscience de nos responsabilités envers nous-mêmes, nous découvrons notre propre valeur, nous apprenons à aimer et nous progressons spirituellement. Notre attention commence à être détournée de l’alcoolique et reportée là où nous avons quelque pouvoir – c’est à dire sur notre propre vie".

Extrait du Manuel de Service Al-Anon/Alateen pages 22, 23. Reproduit avec la permission de Al-Anon Family Group Headquarters, Inc., Virginia Beach, VA.