J’étais nerveuse à l’idée d’aller à ma première réunion Al-Anon, mais je me disais que je n’avais rien à perdre. J’avais touché le bas fond sur le plan émotionnel et je perdais la raison. Malheureuse pendant la plus grande partie de ma vie, je traînais une certaine honte et souffrais d’un manque d’estime de soi dû à l’alcoolisme et à la toxicomanie de mes parents. J’ai toujours eu le sentiment que je n’étais pas assez bien. Enfant, j’avais aussi ce sentiment d’être un fardeau financier. Mes grands-mères nous soutenaient, ma mère et moi, et elles s’occupaient de moi lorsque ma mère était incapable de le faire.
Étant trop jeune pour comprendre tout cela, je me reprochais l’absence de mon père dans ma vie. Pourquoi ne m’aimait-il pas? Je me demandais pourquoi il n’envoyait pas de pension alimentaire. Je ne me sentais pas digne d’amour. J’ai porté ces sentiments d’inadéquation et de honte jusqu’à l’âge adulte et j’étais incapable d’avoir des relations positives avec les hommes. Je me suis battue contre l’anxiété et la dépression dès mon plus jeune âge. Bien que je me sois finalement mariée et que j’aie eu des enfants, je ne me suis jamais sentie « comblée » et j’étais incapable d’être vraiment heureuse.
Mais dès ma première réunion Al-Anon, je me suis sentie mieux. J’ai découvert que je n’étais pas la seule personne affectée négativement par l’alcoolisme. C’était réconfortant de savoir que je n’étais pas seule. En fait, de nombreux membres avaient une vie et/ou une éducation bien pire que la mienne. Cette prise de conscience m’a aidée à remettre ma vie en perspective. Aucun thérapeute, aucun groupe religieux, aucune relation n’a jamais pu faire ce qu’Al-Anon a fait pour moi. Je suis reconnaissante envers les membres compréhensifs et accueillants qui ont partagé leur histoire et m’ont dit : « Nous sommes heureux que tu sois là! » et « Reviens! ».
Par Michelle V., Californie
The Forum, juillet 2021
Permission accordée par la revue The Forum, Al‑Anon Family Group Headquarters, Inc., Virginia Beach, VA.